Nous avons dit « parents-bébés ».

De quels bébés s’agit-il ? De quels parents s’agit-il ?

« Mon bébé ne dort pas ou très peu. Je me sens épuisée. »

« Mon bébé refuse de s’alimenter, mon pédiatre me dit qu’il fait une anorexie mentale. J’ai très peur. Que faire ? »

« Mon bébé est un véritable tourbillon, impossible de le contenir. Il refuse les câlins et les contacts. Comment faire ? »

« Mon bébé ne me regarde pas. Ça m’inquiète ! »

« Mon bébé se bloque dans une position assise ou couchée sur le dos et refuse de bouger en se raidissant. »

« Mon bébé ne décroche pas de mes bras, impossible de le poser dans son lit ou par-terre, sinon c’est des pleurs en continu… Je me sens incapable de le calmer. »

« Mon bébé fait des bronchites et des bronchiolites à répétition. Il a juste trois mois et a fait trois hospitalisations. C’est pas normal ! »

« Mon bébé pleure tout le temps c’est comme une plainte en continu je n’arrive pas à le consoler. »

Ce sont des manifestations dont la persistance,qui ne cède pas au traitement médical, doit nous faire penser à une souffrance psychique.

  • « Le bébé est une personne » à part entière.
  • Le bébé est un être de relation et par conséquent, il peut souffrir d’une difficulté relationnelle.
  • Le bébé n’a pas encore « les mots pour le dire », mais déjà un corps et des fonctions de base telles que le sommeil, l’alimentation, la motricité, le regard, la respiration, pour nous dire son bien-être ou son mal-être qui peut aller jusqu’à la « MAL-A-DIT». Tout est langage, pour qu’on puisse l’entendre et peut-être le comprendre. C’est tellement rassurant d’être entendu, compris dans un groupe familial, ça donne envie de grandir et de s’intégrer à soi et aux autres, sans se distordre et devenir étranger à soi et aux autres.

Nous avons dit « accueil »

Nous avons  pensé notre accueil tout rond :

  • comme le ventre des mamans qui s’arrondit quand elles portent leur bébé ;
  • comme notre planète qui nous porte et qui est toute ronde ;
  • comme dans les temps anciens où autour d’un foyer on se tient en rond pour écouter des histoires qui font grandir.

Dans notre accueil parents-bébé, en rond autour de l’enfant, nous écoutons l’histoire que nous racontent les parents. Nous écoutons tous, même le bébé. Nous sommes présents, attentifs et bienveillants à l’écoute de ce qui se dit, se donne à voir, à éprouver et enfin se traduire en mots dans une histoire qui a du sens et libère de la peur de l’insensé.

Nous avons dit « Unité »

La première construction du moi est groupale avant d’être individuelle. L’être humain appartient d’abord à un groupe avant de s’individuer et s’appartenir.

A la naissance de tout enfant la famille dans son ensemble se retrouve pour l’accueillir. Ce phénomène de groupe autour de lui, cet ensemble, le rassemble, le rassure en l’entourant et participe à sa sécurité de base en lui donnant ce sentiment d’appartenir à un grand groupe. « Il faut tout un village pour faire grandir un enfant », nous dit un proverbe africain.

Dans notre unité d’accueil, nous sommes chacun avec notre sensibilité, et spécificité, pédopsychiatre, psychologue, orthophoniste, psychomotricienne, parents, bébé, nous reconstituons la diversité humaine pour mieux approcher sa complexité.